Les somnifères

En Belgique, plus de 10% de la population consomme quotidiennement anxiolytique ou somnifère. Ce chiffre est incroyablement alarmant, surtout lorsque l’on considère les nombreux effets indésirables que ce type de médicament comprend. Nous parlerons principalement du cas des benzodiazépines, classe très répandue parmi ce type de traitement.

Mais au fond, qu’est ce que c’est, un somnifère?

Les somnifères sont des médicaments dit psychotropes, c’est à dire qui induisent des modifications de la perception, de la conscience, des sensations… Pour bien saisir l’intérêt d’un somnifère, il faut déjà comprendre comment cela fonctionne. Parmi les plus connus et les plus utilisés, se trouve la famille des benzodiazépines (diazépam, alprazolam, prazepam, lorazepam… et beaucoup d’autres).
Ces molécules ont la capacité de se fixer sur des récepteurs des neurones, et d’augmenter leur affinité pour le GABA, un neurotransmetteur qui a pour effet d’inhiber le système nerveux central. Cela se traduit par une diminution de l’anxiété, une sédation, une relaxation des muscles, un effet amnésiant…

Indications

  • Insomnies
  • Anxiété
  • Spasticité
  • Epilepsie

Effets secondaires

Leurs effets secondaires sont nombreux et peuvent être dangereux :

  • Somnolence
  • Troubles de la mémoire et de la concentration
  • Confusion (surtout chez la personne âgée)
  • Tolérance aux effets thérapeutiques après 1 à 2 semaines de traitement = le médicament ne fait plus effet, il faut augmenter la dose…
  • Dépendance psychique ET physique au traitement après 1 à 2 semaines de traitement
  • Manifestations de sevrage à l’arrêt : augmentation du trouble initial (insomnie, anxiété), voire phobie et plus rarement des convulsions
  • Intoxication aigüe (en cas de surdosage)

La prudence est donc de mise en cas de conduite automobile, dans toute situation à risque, ou d’usage concomitant d’autres psychotropes comme l’alcool.

Notons également que des études on prouvé un lien entre utilisation chronique de benzodiazépines et risque de développer la maladie d’Alzheimer.

Alternatives

Dans les troubles anxieux et les troubles du sommeil, les alternatives sont bien entendu à privilégier en première intention.
Il convient tout d’abord de chercher et éliminer la cause des angoisses et insomnies. La mise en place d’une bonne hygiène du sommeil (dormir à heures régulières, arrêter les écrans minimum 1h avant d’aller au lit…), la relaxation, ou bien une thérapie comportementale peuvent se montrer efficaces. Si malgré tout une prise de médicament s’avère nécessaire, on peut envisager la valériane, extrait de plante aux effets sédatifs modérés.

Durée de prescription

Dans les cas d’insomnie où une benzodiazépine est requise, il est préférable de choisir une molécule de durée d’action intermédiaire, à faible dose, pour une durée maximale d’une semaine.
En ce qui concerne l’anxiété, on limitera la durée de prescription à un maxima de 12 semaines.

Je suis accro à un somnifère/anxiolytique, que faire?

Il appartient à votre médecin et votre pharmacien de vous motiver à arrêter votre utilisation chronique de ce type de molécule. Nous serons là pour vous aider à vous fixer des objectifs, en diminuant progressivement les doses et en apportant les aides adéquates pour vous permettre d’arriver à vous sevrer en toute sécurité.

Sources : Cbip.be, Cbip, usage rationnel des benzodiazépines, 2002